Ce soir ,invitée à un Music-Hall à l’occasion de l’anniversaire d’une amie , je file dans la ville qui crépite de lumière , un arbre pailleté de bleu trône devant l’église, d’autres sont parés de dorure , des guirlandes royales couronnent les rues. Après la séance de maquillage, c’est “Madonna? (dont la famille est du Sénégal ) qui nous conduit à ? l ‘ Ange Bleu ? (classé 2e Music-Hall de province ) sur la Nationale 10 au nord de Bordeaux.
Dans un décor somptueux des bandes de tables s’étagent en escalier jusqu’à la scène sous les feux de la rampe.Le vrai spectaple commence à minuit. En attendant des mini-spectacles agrémentent le dîner sur un air de jazz.Danseurs et danseuses étoiles empanachés et pailletés évoluent dans un nuage de fumée. Nénuphars se transforment en papillons.Certains se mêlent au public et dansent sur les tables. Une diva comme à l’opéra joue avec le micro avec perfection. Elle est de temps à autre interrompue par une castafiore qui fait diversion. D’autres voix viennent rejoindre “Barrière,Delpech… et le public finit en matches de Karaoké. Amusés, on n’ose finir notre velouté d’asperges tant il est savoureux. Vinrent le foie gras avec fruits exotiques, canard confit avec pommes frites demi-tomate dorée et champignons et le diplomate aux écorces d’oranges nappé de coulis de cassis. Je n’ai pas résisté au twist et rock’n’ roll. Ceux qui ne dansaient pas étaient priés de se lever , de prendre leur serviette et de la faire tournoyer dans une mer blanche.
M i n u i t ! Obscurité totale ? – Non. Un révolver surgit et tire sur une dernière lueur.
Comme des vaisseaux spaciaux des projecteurs sous la voûte céleste lancent leurs faisceaux de lumière sur la foule. Un funambule commence à divaguer sur nos têtes. Il évolue près du plafond tiré sur des rails et finit
par atterrir sur la scène.
Clarissa , la reine du spectacle et magicienne émérite ouvre un livre géant où l’on voit le parchemin de l’Ange Bleu . Elle s’apprête à nous raconter les légendes sur l’origine du Music-Hall. Par éclipses elle se joint à nous puisque c’est l’anniversaire de sa soeur. Au pupitre “La meneuse de livre? au chevet de son grimoire nous retrace l’histoire du Music-Hall de l’époque de cro-Magnon à l’intersidéral en passant par l’Asie magique, l’Egypte et la reine Néfartarée, Paris, le French Cancan, les plumes…et ses tours de magie .
Scènes caricaturales et crues de la préhistoire, poupées chinoises jouant aux automates devant les chutes d’un torrent, la reine Néfartarée qui étudie les tours de magie de notre elfe. Un facteur mystérieux et anachronique vient de temps à autre l’interrompre pour apporter sa touche d’humour. Un sage chinois suspendu dans une cage triangulaire au dessus de nos têtes énonce des maximes chinoise s version bêtisier cocasse.
Surprenant. Clarissa fait tourner une énorme cage en fer qui flotte au dessus d’elle. A l’intérieur également flotte dans tous les sens un homme . Jeux de mouchoirs. Elle recouvre une cage vide (vue de tous côtés ) d’un drap doré qu’elle retire aussitôt en faisant apparaître une de ses danseuses. On ferme une pyramide de miroir au préalable vide. En l’ouvrant apparaissent six danseuses!
Le spectacle se termine sur la dernière page du livre géant où figure la chanson de la Nationale 10 et l’Ange Bleu et la salle est transformée en karaoké. Spectacle merveilleux et enchanteur.
Frangie